A la conquête du Brésil viticole…

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Campanha, région viticole du sud

Lors de mon tout récent voyage au Brésil pour participer au jury du 8ème Concours National de Vins organisé par le Concours Mondial de Bruxelles, il m’a été offert l’opportunité de découvrir quelques vignobles du pays. J’ai eu la possibilité de visiter le sud en particulier, notamment la région viticole de Campanha. Cette dernière se trouve dans l’état du Rio Grande do Sul, à la frontière de l’Uruguay et de l’Argentine, et compte aujourd’hui 85% du vignoble brésilien.

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Mais avant de parler du vignoble, je consacre la première partie de cette chronique au concours.

Cette année, c’était la 8eme édition. Elle s‘est déroulé dans la ville de Santana do Livramento (Companha) à la frontière uruguayenne. Les 17 jurés internationaux venant de 6 pays ont dégusté 163 échantillons mis en compétitions et ont décerné 58 médailles dont 7 Grands Or. Entre les vins blancs, rosés, rouges et la méthode traditionnelle, la compétition s’est avérée très dure. On a pu constater un bon niveau d’ensemble ainsi qu’une belle progression dans la qualité. C’était une expérience très intéressante qui nous a permis de comparer les échantillons venant de régions viticoles peu connu en Europe.

Voici les vignobles qui ont obtenus les Grands Or : Perico, Salton, Suzin, Casa Valduga, Miolo et Don Bonifàcio.

Le vignoble Brésilien au Grand Zoom :

Le Brésil possède plusieurs régions viticoles dans 7 différents états avec environ 80 000ha de vignes. Sa grande majorité, soit 85% du vignoble, se situe au sud du pays à la frontière uruguayo-argentine, dans l’état du Rio Grande do Sul (entre les 29° et 32° parallèles). On dénombre ici quatre grandes régions viticoles : la Serra Gaùcha, la Campanha (la plus grande), la Serra do Sudeste et la Campos de Cima da Serra. Chacune possède un climat et un microclimat différents. Dans le secteur vitivinicole, on constate de plus en plus d’intérêt des propriétaires vis à vis des potentiels viticoles des zones encore non-productrices. Là où la vigne pourrait trouver ses ressources naturelles pour exister.

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Valter José Pötter propriétaire du vignoble Guatambu avec ses trois filles

J’ai eu la chance de participer à une toute nouvelle plantation de 2ha de vignes à Dom Pedrito dans le vignoble Guatambu (Companha). Le cœur du vignoble Guatambu se trouve à 15km de cette nouvelle plantation, 20ha de vignes plantées au cœur de la pampa. Le propriétaire du vignoble est avant tout un très grand propriétaire terrien. Sur les 11 000ha de pampa, sa famille élève les chevaux, de la viande bovine et des moutons, et cultive le riz et le soja. Ces différents types de cultures sont très fréquents dans cette région.

Un peu d’histoire :

La vigne a été importée au Brésil par les Portugais au début du XVIème siècle, en 1532 plus exactement. Malheureusement, elle ne s’est pas développée car aucune culture ni pratique viticole locale n’existait à l’époque. Il a fallu attendre un siècle plus tard, quand les premiers vignobles furent plantés en cépage Criolla importé d’Argentine. Dans des années 1830, plusieurs variétés nord-américaines bien résistantes à l’humidité furent importées : comme Isabella, Delaware, Niagara, Duchesse, Seyval Blanc et Coudrerc Noir. Dans les années 1920, les cépages italiens de vinifera comme : Barbera, Bonarda, Trebbiano, Sémillon, Malvasia et Muscat firent aussi leur apparition avec une progression très évidente de Merlot et Cabernet Franc. Les années 1970 constituèrent l’étape suivante avec un grand développement des cépages internationaux : Chardonnay, Cabernet Sauvignon ou encore Sémillon.

Aujourd’hui le Brésil est le troisième producteur de vins d’Amérique du Sud (derrière l’Argentine et le Chili), les cinquième dans l’hémisphère sud (derrière l’Argentine, l’Australie, l’Afrique du Sud et le Chili) et enfin le treizième à l’échelle mondiale.

La consommation du vin au Brésil est encore minime (seulement 2 l par habitant/an) par rapport à son voisin argentin avec 30 l. Cette habitude n’entait jamais vraiment inscrit dans la culture brésilienne. En revanche, chaque année on commence à constater que le marché de la consommation est en hausse (environ 5 l), surtout parmi les classes moyennes et supérieures lesquelles représentent aujourd’hui 48% de la population globale du pays. Chez cette population que le vin remplace la bière et les sodas avant le plus souvent consommés à table.

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Gaucho dans la pampa de Campanha