C’est cette sérieuse question que je me suis posée lors d’un dîner organisé par le Salon Spirit.
Le but de l’opération était pourtant simple : trouver pour les plats proposés un ou plusieurs accords avec ces divers alcools : whisky, cognac, armagnac, vodka, alcools de fruits et j’en passe. L’exercice était bien difficile mais, surtout, est-il vraiment possible pour un vrai plaisir gustatif ?
En regardant mes voisins à table, le constat fût sans appel. D’un coté, les verres d’eau minérale toujours vides, et de l’autre, les verres des divers alcools, même excellents (pour ne pas dire exceptionnels), presque intacts… No comment.
Les sommeliers présents à cette soirée essayaient de défendre desespèrement leur cause en décrivant chaque accord avec des mots quelque peu trop imagés à mon sens. Ils ont ainsi imaginé des compromis, presque parfaits selon eux, entre les divers alcools et du foie gras, de la dorade royale, une pièce de boeuf Saint George ou bien encore avec du roquefort. Mais ce fût peu convaincant malgré tous leurs efforts.
Quoi qu’il en soit, avec ce type de repas, on reste plutôt dans l’imaginaire que dans le réel. Et un seul accord s’avéra être vraiment satisfaisant : ce fût ce petit canapé Bagnat au caviar en guise d’apéritif avec un verre de vodka blanche bien glacé, les fameux « zakuski » qu’on n’imagine pas autrement. De même en fin de repas, un mille feuille aux poires avec un petit verre de poire williams. Pourquoi pas.
Ainsi, la conclusion est très simple, on peux toujours imaginer des accords plus insolites les uns que les autres, mais est-ce que tout cela a un véritable sens gustatif ? Chaque alcool, vins ou simple boisson non alcoolisée a un rôle à jouer dans le parcours gustatif de chacun. Et rassurez vous, tout n’est pas figé, mais il y a des règles à respecter. Elles sont quelques fois très classiques, mais ça marche !
Cognac, armagnac, vieux rhum ou eaux de vie… Ce sont des alcools de contemplation et de réflexion, qui se dégustent et re-dégustent confortablement tout en douceur, le plus souvent pour eux même, en toute simplicité ou, encore mieux, en les associant à un tout nouveau vitol trouvé dans une fabrique à la Havane.
Pas de panique le calme est revenu.