Vendanges 2020 à Bordeaux sous le signe de Merlots #premières dégustations

Vendanges 2020 à Bordeaux ouvre la voie vers un grand millésime sous le signe de Merlots.

Décidément, c’est un millésime qui restera dans les anales, tout d’abord à cause de la situation sanitaire dû au Covide qui a touché et touche le monde entier, ainsi par une précocité exceptionnelle des vendanges jamais enregistré auparavant. La vigne a eu 10 à 15 jours d’avance selon les secteurs.

Même, si l’année globalement paressait tendre avec la vigne, le climat jouait aux échecs avec les vignerons confrontés à quelques aléas climatiques qu’il fallait géré jour à jour. 

Le printemps a été très chaud, considéré même comme le plus chaud du siècle. Avec des pics de chaleur estival et de longues périodes sans pluies. Heureusement, les pluies sont arrivées au bon moment évitant le stress hydrique pour certains vignobles.

Malgré  quelques petites zones sur les deux rives touchées par la grêle, le gel, le mildiou ou les fortes précipitations, au final tout bien géré, ça n’a pas eu trop d’influence sur la qualité générale de la vendange, le seul problème c’est le rondement, plus faible qu’en 2019.

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La météo exceptionnelle du 2020 a plongé tous les viticulteurs bordelais dans les vendanges très précoces.

C’est toujours un dilemme pour un vigneron de choisir le bon moment, le Jour-J de la récolte. Il y a tellement de paramètres qui rentrent dans les calcules et surtout quand il s’agit d’une année complètement atypique sans aucun référentiel, vendanger trop tôt, trop tard… ça peu vraiment jouer sur la récolte et bien évidemment sur la qualité du millésime chez certains.

Comme j’ai déjà signalé les vendanges 2020 ont commencé avec 10 à 15 jours d’avance par rapport à l’année précédente.

Aujourd’hui les vendanges sont finies depuis la première semaine octobre pour les derniers cabernets, les jus sont dans les chais, les fermentations alcooliques se sont achevées sans aucune fausse note, les malolactiques sont en cours comme prévu.

Dans l’ensemble, sur la Rive Droite les premières cuves après écoulages sont très prometteuses. Si plusieurs facteurs comme le mildiou, le gel, la grêle et la sècheresse ont causé des baisses de rendement de 20 à 30%, heureusement pour la plus part de propriétaires les rondement étaient  habituels.

Les premiers lots de merlots ont des couleurs très intenses grâce notamment à des rapports marc/jus élevés. Les jus sont structurés, denses, restent aromatiques, fruités et persistants avec des tanins mûrs, soyeux, de bonne qualité.

En revanche, il fallait être très vigilent et faire très attention à modérer les extractions pendant la première phase de vinification.

Heureusement, la quasi totalité de Merlots a pu être vendangé avant de précipitations du 23 au 25 septembre et celles du début d’octobre qui ont entrainé une dilution plus ou moins importante selon les types de sol.

Le millésime reste très prometteur, mais il y aura probablement quelques écarts entre les raisins ramassés avant et après ces pluies, ce qui pourrait être corrigé au moment des assemblages finaux.

La parole est à eux :

Pour Alexandra Robin à Rol Valentin, Saint Emilion GC

Après l’hiver très doux avec le débourrement précoce d’une dizaine de jours vers le printemps capricieux arrive qui oblige à une vigilance accrue face au mildiou.

Le début de l’été induise une coulure importante, en particulier sur ses vieilles parcelles de merlot.

En revanche l’été avec 6 semaines sans aucune goutte d’eau, mais sans conséquences particulières pour les sols argilo-calcaires du domaine à Saint Etienne de Lisse.

La véraison confirme la précocité du millésime avec des premières baies colorées dès la fin Juillet.

Le mois d’Aout plus tempéré fait reposer la vigne, en revanche la première quinzaine de Septembre est chaude et tout s’accélère…

Les vendanges se déroulent dans des conditions parfaites la deuxième quinzaine de septembre avant l’arrivée des pluies automnales.

2020 est la première vendange vinifié dans le nouveau chai, un outil très technique, ultra performant qui permet de vinifications à la carte, par parcelle et par zone les 7 ha de vignes plantés en Merlot, Cabernet Franc avec un peu de Malbec. Alexandra tient beaucoup à sa petite parcelle de Malbec qui fait maintenant partie de l’assemblage finale, qui ajoute une dimension supplémentaire à sa cuvée.

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Juste après les fermentations alcooliques, j’ai pu déguster quelques cuves avant les écoulages, ainsi que quelques lots de barriques, d’ores et déjà ça promet.

Les Merlots sont colorés avec une structure et race inégalable, Cabernets Francs avec une puissance et fermeté, le Malbec dégage un beau fruit mûr et frais, les jus ont un équilibre exceptionnel.  

Denis Barraud à Lynsolence, Saint Emilion GC a du affronter le printemps pluvieux, comme les autres vignerons de la Rive Droite, heureusement pas eu ni de gel ni de grêle ni aucune maladie sur ses 2,5 ha de vignes planté 100% en Merlot.

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L’été caniculaire, mais malgré cette météo extrême, sa vigne n’a pas subi aucun stress hydrique grâce à enracinement profond de ses vignes cinquantenaires sur le terroir froid sablo-graveleux avec de crasses de fer à Saint-Sulpice-de-Faleyrens.

Ces conditions climatiques extrêmes poussent quelque fois de vignerons à prendre de décisions, de bonnes décisions rapidement, comme cette année à la mi-juillet, Denis a décidé de ne pas effeuiller pour protéger chaque grappe du soleil, afin qu’elle puisse mûrir dans de bonnes conditions, à ne pas grillée avant.  

Les vendanges se sont déroulé le 16 et 17 septembre avec 10 jours d’avance par rapport à 2019, dans de conditions sanitaires exceptionnelles.

Les vinifications sont en cours, une partie en cuves inox (80%) et une autre partie en barriques neuves de 400 l (20%), ensuite les élevages dans le bois nef à 90%.

Selon Denis, Lynsolence 2020, avec toutes les conditions favorables réunies, sera supérieure à 2019, qui était déjà un excellent millésime.

J’ai dégusté quelques lots au cours d‘élevage en cuve et en barrique, ce qui ressort encore une fois ce la qualité impressionnante de Merlots !

Maintenant laissons le temps au temps, les élevages sont en cours… RDV en avril 2021 pour les dégustations primeurs. 

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En revanche, sur la Rive Gauche, suite à cette météo tumultueuse et imprévisible, la récolte des merlots s’est accélérée pour beaucoup de propriétaires à partir du 21 septembre.

La maturité était atteinte avec un état sanitaire parfait. La seule difficulté, ce jouer à cache-cache avec quelques précipitations et vendanger entre les gouttes, heureusement les baies de merlots n’ont pas du tout souffert, la plupart a été ramassé avant de fortes pluies.

Vu la situation instable, la récolte des cabernets a suivi celle des merlots, des maturités dans l’ensemble étaient abouties.

Hélas, pour certains propriétaires, une partie de vendanges se déroulée sous la pluie, ce qui a pu perturber quelques uns, car la plupart n’avaient pas connu une situation similaire depuis plusieurs années.

En général, l’état sanitaire de baies était parfait, gorgé du sucre avec de peaux fermes, donc ça n’a pas vraiment impacté la qualité de la vendange.

Les vendanges se sont terminées au cours de la première semaine d’octobre.

Les premières dégustations de jus après leurs fermentations alcooliques ont démontré qu’on a rarement vu les merlots avec une concentration aussi impotente en Médoc. La masse tannique, les anthocyanes, rapports acidité/sucre étaient parfaitement en place, mais attentions aux nombreux pièges.

En effet, il ne fallait surtout pas tomber dans le piège de vouloir travailler sur des extractions trop impotentes, il fallait travailler en douceur sur les cuvaisons et privilégier les macérations relativement courtes.

Les cabernets semblent être tout aussi qualitatif que les merlots grâce au printemps et l’été très ensoleillé, qui a profité à tous les cépages plus tardif du Médoc.

La parole est à eux

A Labegorce (Margaux) le top est donné le 16 Septembre pour les premiers coups de sécateurs sur les jeunes Merlots en 1ère année de production.

2020 est la première vendange vinifiée entièrement dans le nouveau chai qui permet le vrai travail d’orfèvre, parcelle par parcelle, terroir par terroir en toute sérénité.

A savoir que 65 ha en production sont divisés en 120 parcelles en fonction de leurs zones,  leur terroir et cépage. Grâce à ce nouveau chai, l’équipe peut orchestrer un réel travaille de la « haute couture » pour de vinifications et des assemblages en toute sérénité.

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Pour la galaxie des crus Perrodo, le millésime 2020 fut un nouveau défi pour animer la première année les trois unités de production à Margaux soit à Labegorce, à Marquis d’Alesme et le dernier arrivé dans cette galaxie, au Château La Tour de Mons.

Il a fallu 200 personnes pour vendanger 110 hectares au total soit plus d’1 million de pieds de vigne, quelques 5 millions de grappes à couper et j’en passe…

Jusqu’au 24 Septembre, la Dame Nature fût généreuse, tous les Merlots ont pu bénéficier du travail « cousu main », parcelle par parcelle en toute sérénité.

Hélas, l’importante dégradation s’est installée du 25 au 27 septembre pour la seconde partie du ramassage, celle de Cabernets à partir du 28 septembre.

Ne voulant pas diluer la belle richesse de baies, il a donc fallu accepter d’accélérer la cadence, passer avant la tempête Alex en respectant un ordre de ramassage par terroir : sols graveleux en premier, suivis des gravelo-sableux, des limono-argileux pour  finir sur les terroirs argilo-calcaires et argileux.

Le vendredi 2 Octobre, les derniers coups de sécateurs soient donnés dans les vieux cabernets, gorgés d’anthocyanes, d’une qualité exceptionnelle.

Heureusement l’ensemble des raisins entait bien rentré à temps avant le week-end du 3-4 octobre qui restera malheureusement marqué par les dégâts impotents de la tempête Alex.

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J’ai eu de la chance de déguster juste après les écoulages en présence de Fabien Raymond, le directeur technique, quelques lots, cépages par cépages ainsi que quelques assemblages, tout paressait vraiment très cohérent, bien en place.

Les Merlots étaient vraiment inimaginables, d’une qualité remarquable, riche, racée et très colorée. En revanche, les Cabernets ne paressaient pas vraiment « stressés » par ce ramassage un peu précipité, qui ont reçu au passage quelques gouttes de pluie. Les jus étaient riches, très colorés avec la trame fruitée très impotente, bel équilibre acidité/sucre, des tannins soyeux, mais fermes, ça promet.

Je hâte vraiment de déguster de assemblages finaux.  

A Lascombe (Margaux) il a fallu s’adapter, comme dans d’autres propriétés aux aléas climatiques afin de vendanger dans de conditions optimales quelques 120 ha de vignes dont 110 dans l’appellation Margaux. Le vignoble jouît de terroirs très complexes, de sols argilo-calcaires, calcaires, sol de graves argileuses et de graves.

Les Merlots qui constituent 50% du vignoble, à signalé que c’est une petite particularité dans le Médoc majoritairement planté en Cabernets, on pu être vendanger dans de conditions exceptionnels avant les fortes précipitations, en revanche pour les Cabernets il a fallu jongler avec la météo, suivre les maturités à la lettre et surtout ramasser au bon moment. Quelques Cabernets ont subi quelques goûtes, sans vraiment de conséquences notables.  Les dernier Cabernets ont été vendangé le 2 octobre, donc juste à temps avant la tempête Alex.

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Aujourd’hui toutes les cuves ont fini les fermentations alcooliques, une partie est soutirée et entonné, les malos sont en cours.

Lascombe est équipée du système OXO pour entreposer les barriques, ce système permet de pivoter chaque fût, afin de remettre en douceur les lies en suspension sans bousculer le vin.

J’ai pu déguster quelques lots de Merlot et de Cabernets Sauvignon en cuve et en barrique. On voit déjà que les jus tiennent une belle promesse avec de très bons équilibres acidité/sucre, de tanins fermes et élégants, avec la notion fruité assez impressionnante, tout dans une grande sobriété. A suivre avec beaucoup d’intérêt...    

2020 c’est un millésime pas forcement homogène, qui promet très certainement de grands, mêmes de très grands vins sur les deux Rives. Cela dépendra beaucoup de terroirs, de la conduite de la vigne, de la façon d’élevage, bref il y a toujours beaucoup de paramètres qui rentrent en ligne de comptes. Ce qui est sûr d’ores et déjà, que c’est un millésime qui mérite qu’on en parle et qu’on aura très certainement beaucoup de plaisir à découvrir en printemps 2021 au moment de primeurs.

Adresses utiles :

www.vignoblesrobin.com

www.denis-barraud.com

www.chateau-labegorce.fr

www.chateau-lascombe.com