Cette année Anteprima Amarone à Vérone se déroulait dans une atmosphère tout à fait particulière.
Tout d’abord l’appellation Amarone fête cette année ses 50 ans de la dénomination DOC (obtenu en 1968) et cela coïncide avec la sorti du millésime 2014, celui qui a fait l’objet de dégustations Anteprima.
Oui, 2014 était un millésime extrêmement difficile pour tous les producteurs d’Amarone, qui les a mis tous sans exception à une rude épreuve dans leurs vignobles.
Comment peut-on agir avec trois mois consécutifs de pluie de juin à août (850 mm) pendant une période la plus impotente du cycle végétatif, le développement, la croissance et la maturation de baies ?
Garder des quantités conformes au cahier des charges de l’appellation a été très difficile et dans certains cas impossible de décider par de producteurs de produire ou tout simplement de ne pas produire d’Amarone avec la récolte 2014. Le Consorzio a pris une sage décision de réduire à moitié la production d’Amarone 2014.
En vu de tous ces aspects, c’était tout à fait compréhensif que le nombre d’échantillons présent à la dégustation Anteprima Amarone 2014 a été beaucoup moins importent qu’à l’accoutumée, seulement 43 vins, la moitié si on compare à l’année dernière, où nous avons pu déguster plus que 80 échantillons d’Amarone 2013.
Il faut signalé que la diversité des vallées de la Valpolicella avec ses terroirs et ses paysages très différents a permis quand même une production minimale d’Amarone (35%) en 2014, avec des bons résultats quand même sans parler d’exceptionnels pour ceux qui ont pu le produire.
A la dégustation les vins sont plus légers, avec moins d’alcool, moins sucrés, ce qui au final est plutôt positif, vins plus faciles, dans sa globalité avec moins de structure, mais beaucoup plus digestes.
En bref, avec ce profil organoleptique, les vins Amarone 2014 ressemblent un peu à son petit frère Ripasso.
Il est très importent à signaler que le consommateur trouvera sûrement son comte et pourrait se faire vraiment plaisir avec ce style des vins, le consommer beaucoup plus facilement que d’habitude, même dans sa jeunesse, certains diront que c’est un millésime de restauration par excellence.
Pendant la dernière l’Anteprima Amarone, 71 producteurs du Consorzioo jouaient le franc jeu pour venir et présenter les divers Amarone, pas forcement Anteprima 2014, mais aussi plusieurs d’autres millésimes déjà commercialisé : 2008 2009 2010 2011 2012 et 2013. Très joli panel qui a permi de voir une très grande diversité de ce cru exceptionnel et unique.
Voici les résultats de ma dégustation Amarone 2014
Top 20
Accordini Stefano – 17,5/20
Bennati – 17,5/20
Ca’Rugate – 17,5/20
Cesari – 16,5/20
Collis-Riondo (Calesan) – 16,5/20
Corte Archi – 16,5/20
Corte Sant’Alda – 16/20
I Tomasotti – 16/20
Ilatium – 16,5/20
Le Guaite di Noemi – 16,5/20
Massimago – 17/20
Montezovo – 16,5/20
San Cassiano – 17,5/20
Santa Sofia – 16/20
Scriani – 16/20
Secondo Marco – 17/20
Tenuta Faleze – 17/20
Vigneti di Ettore – 16,5/20
Villa Canestrari – 17,5/20
Zonin – 17,5/20
Focus économique
La surface viticole est en croissance et le potentiel de production augmente. Au cours des 20 dernières années, le vignoble a doublé dans la Valpolicella pour atteindre 7 844 hectares (chiffres 2016).
Près de 60 millions de bouteilles de Valpolicella (Valpolicella, Amarone, Recioto et Ripasso) ont été produites en 2016.
Aujourd’hui l’Amarone célèbre 50 ans de dénomination avec son model économique qui fonction bien, une hausse de 10% à l’exportation et une hausse de 20% sur le marché intérieur.
Amarone vole sur les marché internationaux avec 68% de la production destinée à l’exportation; les principaux marchés : l’Allemagne (18%), les États-Unis (11%) et la Suisse (11%) sont en tête de liste qui absorbent environ 40% de bouteilles (chiffres 2017).
La directrice du Consorzio Olga Bussinello a déclaré avec beaucoup d’enthousiasme :
« Dans une année pas facile pour le segment des vins rouges italiens, Amarone confirme son fort attrait sur les marchés internationaux, d’une part la reprise économique, d’autre part, une plus grande force commerciale de notre modèle entrepreneurial et de notre marque, une bonne nouvelle, qui nous permet de célébrer, cette année, le mariage d’or de la dénomination dans la conscience d’avoir pris le bon chemin « .
Actif depuis plus de 80 ans, le Consorzio dei Vini Valpolicella représente aujourd’hui :
286 entreprises qui embouteillent ou produisent des vins DOP Veronese
7 caves coopératives
2 286 viticulteurs
Il est garant de la sauvegarde de l’appellation et responsable de la promotion de vins de :
Valpolicella
Amarone della Valpolicella
Recioto della Valpolicella
Valpolicella Ripasso
Zone de production
Le paysage de Valpolicella est extrêmement riche grâce à son territoire morphologiquement varié qui se déploie dans plusieurs vallées séparées de Vérone.
Ce vaste zone de production de vins de déverses appellations de Valpolicella comprend la bande de piémont de la municipalité de Vérone, elle est divisée selon les règles de production en trois zones distinctes :
La zone classique formée par cinq zones géographiques englobant les zones de Sant’Ambrogio di Valpolicella, San Pietro in Cariano, les vallées de Fumane, Marano et Negrar.
La région de Valpantena, y compris la vallée du même nom
La zone DOC Valpolicella, avec les districts de la municipalité de Vérone et les vallées d’Illasi, Tramigna et Mezzane.
Les variétés de raisin comme Corvina, Corvinone, Rondinella (représentent ensemble 90% d’encépagement) et en moindre quantité Molinara, l’Oseleta ou encore Negrara et Croatina se trouvent aussi sur cette zone de production.
Focus sur Amarone
Ce vin unique et inimitable, connu depuis l’Antiquité romaine est produit dans la province de Vérone.
Les vignes sont plantées à de diverses altitudes jusqu’à 650 m. surtout en pergola à 80%. Certes, avec des grappes à 1,70-1,80 cm du sol facilite le travail manuel, sans oublier que la pergola favorise aussi de gros rendements.
Aujourd‘hui la mode de culture change petit à petit, plus en plus de vignerons privilégient la culture sur fil en taille guyot, plus qualitatif avec moins de rondement avec la possibilité de mécaniser certains taches.
Les raisins vendangés tardivement, puis passerillés partiellement (l’appasimento), ce procédé simple qui consiste à laisser sécher les grappes dans des cagettes en plastiques à l’air, dans des hangars secs et ventilés durant deux à trois mois, afin de concentrer les sucres dans les baies avant de les mettre en cuvage.
La fermentation est très lente à base température pour parvenir à transformer en douceur un maximum de sucre en alcool, le plus souvent les vins titre entre 16% – 17%, au finale après la fermentation il reste encore le sucre à hauteur de 5 à 15 grammes. Le rapport alcool-sucres-acidité est un paramètre essentiel pour assurer son équilibre, ce qui garanti la qualité organoleptique du vin.
En ce qui concerne l’élevage des vins, il se fait dans des différents futailles : comme des grands tonneaux souvent en chêne de Slavonie, ou plus en plus des barriques traditionnelles en chêne français ou américain sont utilisés, plus ou moins neufs, pour un vieillissement d’environ de 24 mois ou plus, avant le repos obligatoire en bouteille.
Recioto della Valpolicella
Pour ce vin rouge et doux, les raisins sont passerillés plus longtemps et comme le sucre de ce grand vin de dessert est recherché (minimum 80 g/l), donc l’alcool est forcement plus faible (13% à 14%).
Ces vins se dégustent parfaitement avec les desserts au chocolat. La vente de Recioto est surtout locale.
Valpolicella Ripasso
C’est un Valpolicella Classico qui fermente une première fois, puis une seconde fois, sur les peaux de raisins de l’Amarone, processus se passe en principe en février, une fois que ce dernier a achevé son propre cycle de fermentation (FA et FML).
Ripasso est moins charge en alcool et en sucre que l’Amarone, il est plus frais, plus digeste, plus faciles à consommer, selon les millésimes il a un potentiel de vieillissement exceptionnel.
Adresses utiles :