La météo vue par Denis Dubourdieu à la présentation du millésime 2010 (Conference à la Faculté d’Oenologie de Bordeaux)
Pour commencer les cinq conditions parfait pour le millésime parfait (de bordeaux rouge)
1) une floraison et 2) une nouaison précoces et relativement rapides sous un climat assez chaud et pas trop arrosé pour assurer une bonne fécondation et prédisposer à une maturité homogène.
3) Une contrainte hydrique s’établissant progressivement grâce à un mois de juillet chaud et sec, provoquant le ralentissement puis l’arrêt définitif de la croissance de la vigne pendant la véraison.
4) Une maturation complète des différents cépages grâce à des mois d’août et septembre suffisamment secs mais sans chaleurs excessives.
5) Un beau temps, moyennement chaud et faiblement arrosé pendant les vendanges permettant d’attendre la maturité optimum de chaque parcelle sans redouter la dilution ou la pourriture.
En effet, en 2010 la floraison du merlot fut gênée par le climat frais et humide de juin entraînant coulure, millerandage et petit rendement. Le millésime a rempli parfaitement les quatres de ces cinq conditions, grâce à un été sec, sans fortes chaleurs, prolongé par un début d’automne lumineux et moyennement arrosé. La contrainte hydrique fut plus forte qu’en 2009, à cet égard, le 2010 ressemble plus à 2005 qu’à 2009.
Les chaleurs diurnes très modéré avec des nuits fraîches de mois d’août et de septembre, favorable à la synthèse des précurseurs d’arômes et à la préservation de l’acidité des raisins, font également de 2010 un grand millésime de blanc (sauvignon et sémillon).
2010 sera sans doute un grand millésime de vins liquoreux, sans être prodigieux par sa concentration comme 2009. Grâce à une alternance de petites pluies et brumes favorables en septembre et octobre à l’installation du champignon, ainsi qu’avec de périodes plus sèches, chaudes et ventées à la concentration des baies.
En conclusion on observe une maturation idéale de tous les cépages dans l’ensemble du vignoble bordelais grâce à des mois d’août et septembre exceptionnellement sec, sans chaleur excessive.
Les blanc sec sont suaves, fruités et frais, plus de complexités qu’en 2007 et 2008 avec une minéralité plus prononcée qu’en 2009.
Les Sauternes et Barsac sont parfumés, denses avec beaucoup de saveurs, frais, moins puissant que 2009.
Les rouges illustrent un grand millésime si bien en merlot, qu’en cabernets, belle couleur, fraîcheur et densité tannique avec un très bon potentiel.