C’était une belle soirée de juillet, le ciel bleu sans aucun nuage avec le couché de soleil qui illumine tout en douceur et embellit encore plus cette magnifique demeure de la Maison Perrier-Jouët, la Maison Belle Epoque qui rouvre ses portes après une minutieuse rénovation.
Bienvenue à la Maison Perrier-Jouët à Epernay, dans la Maison Belle Epoque dans l’univers où la nature inspire l’art, où l’art transforme la nature.
Il a fallu 2 longues années de travaux pour que la Maison Belle Epoque retrouve à nouveau ses lettres de noblesse.
C’est ici que s’écrivent les histoires de deux maisons. La première est celle de la Maison Perrier-Jouët, née en 1811 du mariage de Pierre-Nicolas Perrier et de Rose-Adélaïde Jouët qui, ensemble, mettent leur passion pour l’art et la nature au service d’une vision singulière du champagne.
La seconde est l’histoire d’une maison de famille, foyer de plusieurs générations de leurs descendants, dont les personnalités et les enthousiasmes façonneront le lieu, ses caves, ses jardins et sa collection d’œuvres d’art.
Aujourd’hui, après une rénovation minutieuse, la Maison Belle Epoque rouvre ses portes, témoignant avec force non seulement de l’importance du patrimoine de Perrier-Jouët – vieux de 200 ans – mais aussi de la constance de sa philosophie.
Ici, dans un environnement paisible et intime, un savoir-faire rare se met au service d’un savoir-vivre exceptionnel, associant l’art et la nature, au nom de la beauté.
Un peu d’histoire …
Construite à la fin du 18ème siècle, cette élégante bâtisse entre dans le patrimoine familial en 1850, lorsque Eugène Gallice, beau-frère et associé de Charles Perrier, fils des fondateurs, en fait l’acquisition. Juste à côté, Charles met en œuvre la construction de sa propre résidence, l’imposant Château Perrier dans les jardins duquel il installera de vastes serres pour s’adonner à sa passion pour la botanique.
Grand amateur d’art, membre fondateur de la Société d’histoire et d’art français, Eugène Gallice collectionne peintures et dessins et transmet cette passion à ses fils, Henri et Octave. Tandis qu’Henri prend la tête de la Maison Perrier-Jouët, son frère passe la plupart de son temps à Paris, dans l’enthousiasme et l’insouciance de la « Belle Epoque ». Ami de nombreux artistes – dont plusieurs figures de l’avant-garde – c’est tout naturellement qu’Octave demande à Emile Gallé, l’un des pionniers de l’Art Nouveau, de créer un motif pour les flacons de champagne Perrier-Jouët. Quatre magnums émaillés d’une délicate arabesque d’anémones blanches du Japon voient ainsi le jour en 1902, inspirant un vin d’exception qui, plus tard, connaîtra une renommée internationale sous le nom de cuvée Perrier-Jouët Belle Epoque.
La plus grande collection privée de l’Art Nouveau français…
La Maison Belle Epoque se veut plus qu’un musée ; sa vocation est d’être habitée comme elle le fut par plusieurs générations de la famille fondatrice et comme elle le sera par les hôtes de la Maison Perrier-Jouët.
Ainsi, dans chaque espace de cette demeure, art et nature se mêlent avec harmonie, illustrant à la fois la double passion des fondateurs, l’inspiration du mouvement Art Nouveau et la vision singulière de la Maison Perrier-Jouët pour le champagne.
Une visite s’impose…
Signées Hector Guimard, les élégantes portes vitrées en poirier massif, sculptées de motifs végétaux, invitent à pénétrer dans le petit salon où un immense vitrail offre un aperçu du jardin : ici, la nature n’est jamais très loin. Au centre de la pièce, un guéridon en noyer d’Émile Gallé illustre la passion du créateur des célèbres anémones pour la nature : le plateau marqueté repose sur trois libellules aux ailes déployées délicatement sculptées.
Sur la cheminée, L’Éternel Printemps d’Auguste Rodin trône majestueusement. Contemporaine du mouvement Art Nouveau dont elle n’est cependant pas représentative, cette sculpture en bronze représentant deux amants enlacés appartient à l’histoire affective de la Maison puisqu’elle fut offerte à Henri Gallice par le personnel lors du centenaire de Perrier-Jouët en 1911.
Dans une harmonie de textures satinées et de teintes pastel, le salon Majorelle est l’endroit idéal pour se détendre tout en admirant l’une des pièces les plus remarquables de la collection : un ensemble composé d’une banquette, de deux fauteuils et de deux chaises en hêtre sculpté et doré à décor de fougères, signé Louis Majorelle.
À l’étage, un élégant couloir mène aux chambres.
Dans la chambre Guimard, des tons de bleu ponctués de touches d’or créent une ambiance paisible et reposante. Le lit, signé Hector Guimard, est un chef d’œuvre aux proportions parfaites, aux lignes souples et au décor raffiné, tandis que la salle de bains attenante, préservant certains aménagements d’origine, révèle un délicieux paravent Art Nouveau.
L’escalier conduit le visiteur au rez-de-chaussée, jusqu’à la salle à manger.
Elle est décorée d’un ensemble de panneaux en cuir de Cordoue repoussé rehaussé d’or, ornés de motifs d’arums, d’iris, de feuilles de marronnier et de chardon lorrain. Spectaculaire, cette œuvre reflète le renouvellement des arts décoratifs initié par le mouvement Art Nouveau à travers une grande diversité de techniques, dont celle du cuir embossé et doré, originaire d’Afrique du Nord.
Dans le bar, All’ombra della luce, de l’artiste japonaise Ritsue Mishima, s’inspire du rythme des saisons dans les vignes et de la pénombre des caves où le champagne prend vie avec la multitude de disques transparents en verre de Murano qu’elle suspend au plafond.
Pour clôturer la visite, à quelques pas du bar, un escalier conduit à la cave de la Maison où reposent les flacons illustrés de célèbres anémones blanches du Japon crée à l’origine par Emile Gallé en 1902.
Adresses utiles :